Jacques Willemont, AUTO-BIO-cin-ethno-GRAPHIE


Haro sur les "hommes modernes", tous genres confondus.

Jean Rouch (1917-2004) contre Jacques Willemont (1941-....)

La guerre de 7 ans : 1971-1978

Rien de tel qu'un web-documentaire pour raconter cette saga

Bande-annonce

Un infanticide

Rouch est âgé de 24 ans lorsque Willemont nait. Il aurait pu être son père. Il le fut symboliquement quelques temps.

Mais Rouch était bien trop égocentré pour assumer n'importe quelle "paternité".

En 1971 ... si, si, avec Tourou et Bitti, Rouch imite Willemont. Incroyable, non ? En 1972, il lui déclare la guerre à Chicago. En 1978, pour empêcher Willemont de poursuivre la montée en puissance du festival L'Homme regarde l'Homme, il l'assassine socialement et professionnellement, en ruinant sa réputation par un délit, celui de la dénonciation calomnieuse.

Si, si, c'est totalement vrai.  Et toujours aussi incroyable.

Rouch à Chicago en 1972 (photo J.W.) ; à droite, Willemont sur sa carte d'étudiant.

1er épisode

Ciné-transe

1969 - Jen Rouch - L'Empereur du film ethnographique - soutient avec le comité du film ethnographique qu'il dirige, la production de Moussem et Derdeba, les deux documentaires que Viviana Paques souhaite faire réaliser.

Elle lui présente Jacques Willemont, le jeune directeur de la photo qu'elle vient d'engager. Il est tout juste sorti de l'IDHEC, l'école du cinéma, et a réalisé La repise du travail aux usines Wonder, un plan séquence de 10 minutes considéré comme le film-phare de Mai 68.

Jean Rouch le complimente pour son film. Willemont justifie l'engouement que Wonder provoque par le fait que les ouvriers se comportent comme les Gnawa qu'il vient de filmer au Maroc. Ils sont "en transe".

"- Oui, camarade !" insinue Rouch, persuadé que son jeune collègue et un gauchiste.

Photogramme du film

La reprise du travail aux usines Wonder de Jacques Willemont

2ème épisode

Une bien pale imitation

1971. Jean Rouch invite Willemont dans la salle de projection de la cinémathèque du Trocadéro que Henry Langlois lui met généreusement à disposition.

Pendant que défile la copie de travail du film Tourou et Bitti, les tambours d'avant, Jean-Rouch enregistre sur un petit magnétophone qu'il porte en bandoulière, le commentaire plus ou moins improvisé.

Le film est tourné en plan-séquence, comme Wonder.

Willemont fait remarquer que son arrivée en Land-Rover fait un peu "colon". Cette séquence a été supprimée depuis.

Il est aussi surpris par le fait que Rouch déambule en tous lieux, chaussures au pieds, alors qu'il doit y avoir des zones "sacrées", où il est de règle de marcher pieds nus, comme à la mosquée. Mais il réserve son jugement.

C'est le premier film de Rouch qu'il voit. Il est surpris, choqué même, de constater que les africains sont traités comme des objets qui illustrent le discours de l'ethnologue. Leurs propos sont couverts par le commentaire.

Willemont cite l'ivoirien Désiré Écaré, étudiant comme lui à l'Idhec : "- Rouch nous filme comme des insectes".

Photogramme du film Tourou et Bitti de Jean Rouch

3ème épisode

Viviana Paques

Viviana Paques est la fille d'un éditeur italien. Sa rencontre avec Marcel Griaule détermine son avenir : elle sera ethnologue. C'est la grande époque de l'école symbolique.

Willemont s'étonne du fait que cette grande bourgeoise ne soit pas mieux introduite dans le microcosme. Le secret : Georges Paques.

Après des mois de travail bénévole pour le film, Viviana Paques, en tant que directrice de l'institut d'ethnologie de l'université de Strasbourg, lui demande d'initier ses étudiants à l'audiovisuel, toujours bénévolement bien sûr.

Pour le remercier, elle lui "offre" un poste d'assistant - l'O.S. de l'enseignement supérieur.

Tir de barrage de Jean Rouch et de ses affiliés.

5ème épisode

Les Gnawa

Le tournage de Moussem est une grande aventure. Elle commence dans la voiture de Viviana Paques : 3 jours de Paris à Marrakech.

Les conditions de vie sont spartiates. L'équipe est menacée. 

Le couple des Willemont se forge à cette occasion.

De retour à Paris, se pose la question de la prise en charge du laboratoire et de la post-production.

Robert Michel, promoteur immobilier, assure les deux postes. La Prime à la qualité du CNRS épuise les comptes : opération blanche financièrement.

Robert Michel cède S.C.E.T. production pour 1 F symbolique.

La société est rebaptisée "7 production".

6ème épisode

Jane

A cette époque, Jacques Willemont est le seul directeur de la photo dans le petit milieu du cinéma ethnographique : 40 ethnologues, 10 enseignants, une douzaine de techniciens.

Rouch a des vues sur sa compétence. Pour tester sa "disponibilité", il lui demande de se mettre à la disposition de Jane Rouch, pas "Jean" ... "Jane", sa femme, pour la réalisation d'un très court film pour le festival de Chicago. Catastrophe.

7ème épisode

Venise

En 1972, l'Unesco, sous la houlette xxx, organise à Venise un festival de films ethnographiques.

Viviana Paques, Liane et Jacques Willemont sont du voyage. Ils présentent le film Moussem.

Grand moment. A la fin de la projection, la salle se lève : ovation. Willemont en est encore ému.

xxx leur demande de rester jusqu'au lendemain ... Ah ? Liane et Jacque passent une bonne nuit. Mais le lendemain ... Rien.

xxx, gêné s'explique.

8ème épisode

Déclaration de guerre

1973. Fin août. Chicago. IXè Congrès international d'ethnologie et de sociologie. Section cinéma ethnographique. Un grand projet est lancé : la captation audiovisuelle la plus globale possible,  des activités humaines en voie de disparition.

Rouch est le Grand maître du rituel. Willemont intervient et émet une réserve au niveau financement du projet puis effectue une proposition à propos de la diffusion. Cela lui vaut une déclaration de guerre, Rouch tenant le rôle de "Guêtres blanches" dans Certain l'aime chaud.

De retour en France, il réalise ce qu'il a proposé. Bilan : 13 films dont 10 du CNRS, diffusés jusqu'alors par moins de 2.000 spectateurs dans des circuits spécialisés, sont découverts par quelque 10 millions de téléspectateurs dans 14 télévisions dans le monde.

9ème épisode

L'Homme regarde l'Homme

1975. Willemont crée le festival de film ethnographiques et sociologiques de Créteil intitulé L'Homme regarde l'Homme.

Il remercie toujours xxx de lui avoir confiance.

La deuxième édition se tient toujours à Créteil.

Plus tard, xxx dénoncera les pressions qu'il a subies de la part de xxx. Disons le nom : Rouch.

La "Maison des arts et de la culture de Créteil " ayant des problèmes financiers, l'avenir du festival est incertain.

Danièle Chanterau de la BPI du Centre Georges Pompidou prend contact avec Willemont ...

10ème épisode

Impact

1975. La même année, Willemont crée la revue Impact, revue de cinéma ethnographique et sociologique avec Lionel Ehrhard.

Tirage : 1 000 exemplaires. Elle est diffusée principalement lors des festivals. Succès d'estime.

Plus tard, la revue s'ouvre à d'autres cinéma, dont le "cinéma direct". Son dernier numéro "Au nom du Führer" est diffusé par les NMPP à presque 30 000  exemplaires.

Mais nous sommes en 1979 : les jeux sont faits.

11ème épisode

Avoir 20 ans

1975. La même année, Willemont, toujours sans un rond, ni artiche, ni blé, ni braise, ni carbure, ni douille, ni ferraille, ni foin, ni flouze, ni fraiche, ni fric, ni grisbi, ni mitraille, ni oseille, ni pépettes, ni pèze, ni picaillons, ni pognon, ni sous, ni trèfle, ni thune lance une série de films sur le thème "Avoir 20 ans" pour la télévision, ce qui permet de trouver des "ronds", justement, pour financer les tournages de films à caractère patrimoniaux, dans l'esprit de Chicago 1973 ou, plus tard, de Patrimoine culturel immatériel de l'Unesco.

Question : comment font les Willemont. Réponse documentée.

12ème épisode

Goldorak

1976. Une opportunité. Jacques Willemont réalise au Japon Un homme par millions, un film de la série Avoir 20 ans.

Il découvre une série de dessins animés intitulée Mazinger Z.

Il en met 40 secondes dans son film et acquiert les droits de diffusion de la série et des séries de même type, en France et compagnie et une option préférentielle pour toute l'Europe.

Avec les bénéfices, il pourra financer son Encyclopédie des peuples.

Et puis ... un probable délit d'initié met fin à l'euphorie. Détails.

13ème épisode

C'est gagné.

1978. Beaubourg reprend le festival. Le partenariat s'étoffe. Pour sa troisième édition, le festival l'Homme regarde l'Homme acquiert la dimension internationale.

Le programme est fantastique. Détails.

14ème épisode

Article 226-10

1978. Délit de dénonciation calomnieuse.

Rouch montre son vrai visage. Si ce n'étais pas lui auquel on doit respect et révérence, il serait possible de dire qu'il s'agit d'une putain de salope.

Détails.

15ème épisode

Article 226-10

1978. Délit de dénonciation calomnieuse.

Rouch montre son vrai visage. Si ce n'étais pas lui auquel on doit respect et révérence, il serait possible de dire qu'il s'agit d'une putain de salope.

Détails.

Je ne crois pas que ce qui lui survit, compense ce qu'il a empêché ou détruit. Et ce, malgré la secte qui l'idolâtre.

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